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St. Guido Maria Conforti

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14 Décembre 2012

30 mars 1865: dans le village de Casalora di Ravadese (Parme, Italie) nait Guido Maria Conforti, huitième des dix enfants de Rinaldo et Antonia, propriétaires d’une ferme.

1872-1876 : Guido fréquente l’école primaire chez les Frères des Ecoles chrétiennes, à Parma.

En se rendant à l’école, il entre souvent dans une chapelle, où il est attiré par le grand crucifix : « Il semblait me dire tant de choses… je lui dois ma vocation », dira plus tard.

Octobre 1876 : Guido entre au Petit séminaire de sa ville, malgré l’opposition de son père, qui aurait voulu qu’il devienne gérant de sa ferme. Dans les années suivantes, Guido lit la biographie de St. François Xavier et, fasciné par son témoignage, demande d’être accepté parmi les Jésuites. A leur réponse négative, il adresse sa demande à Jean Bosco pour être reçu parmi les Salésiens, mais il ne reçoit pas de réponse.

1883-1887 : une longue maladie semble compromettre non seulement la vocation missionnaire de Guido, mais aussi sa vocation presby- térale : à cause de sa fragilité physique, l’évêque décide d’ajourner son ordination presbytérale. Guido confie sa peine à la Mère Anna Maria Adorni, fondatrice des Sœurs du Bon Pasteur. Elle lui dit : « Courage ! La Sainte Vierge vous attend à Fontanellato[1]  pour vous faire la grâce… Vous deviendrez père et pasteur ».

Le 22 septembre 1888, à l’âge de 23 ans, Guido est ordonné prêtre. Il célèbre sa première messe au Sanctuaire de Fontanellato, en signe de reconnaissance à la Vierge Marie.

9 mars 1894 : Guido s’engage dans le projet de fondation d’un institut missionnaire. Il manifeste par lettre son intention à la Congrégation de la Propagation de la Foi, à Rome et en reçoit une réponse positive et encourageante. Il se met donc à l’œuvre.

Novembre 1895 : les premiers dix-sept jeunes font leur entrée dans une maison de la ville, au quartier du « Lion d’Or », pour devenir missionnaires. Sur le mur de la cour où ils jouent, est affiché un mot programmatique : « Caritas Christi urget nos ».

3 décembre 1895, fête de St. François Xavier : Inauguration de l’Institut missionnaire, à la présence de l’évêque de Parme, Mgr. Francesco Magani, et de nombreux prêtres.

3 décembre 1898 : L’évêque reconnaît officiellement l’existence de la « Congrégation de St. François Xavier pour les Missions étrangères ».

4 mars 1899. Dans la chapelle de l’Institut, le père Guido donne le mandat missionnaire en Chine aux deux premiers missionnaires xavériens : le p. Caio Rastelli et le diacre Odoardo Mainini. Ils sont accompagnés en Chine par le missionnaire franciscain Mgr. Fogolla.

24 avril 1900 : sur un vaste terrain à la périphérie de Parme, appelé « Champs de Mars », Mgr. Magani bénit la première pierre de la construction de la  Maison mère de l’Institut Xavérien.

1900 : En Chine, se déclenche la « révolte des Boxers », caractérisée par une haine violente contre les étrangers, surtout les Occidentaux[2]. Massacres partout, destruction de la mission franciscaine où se trouvaient les Xavériens. Beaucoup de missionnaires sont tués. Les deux Xavériens, déguisés en paysans, se réfugient en Mongolie.

28 février 1901 : un télégramme annonce au père Guido le décès du p. Caio Rastelli, à 29 ans, après 22 mois de mission. La douleur du père est grande ; il ne reste que rapatrier le jeune Odoardo resté seul. Autre souffrance : les aspirants missionnaires s’en vont l’un après l’autre.

2 mai 1902 : le pape Léon XIII nomme le père Guido archevêque du diocèse de Ravenne, une ville à environ 200 km de Parme. Inutilement Guido supplie le Pape de lui épargner cette charge. Cette nuit-là, il eut un accès de fièvre.

11 juin 1902 : dans la basilique de St. Paul à Rome, Mgr. Conforti se consacre définitivement à la mission en émettant les vœux de religion et il est consacré évêque.

6 janvier 1903 : Mgr. Conforti quitte son « petit troupeau » d’aspi- rants missionnaires, en les confiant à un prêtre, et part pour Ravenne, qu’il rejoint la nuit, car c’est une ville fortement anticléricale. L’Evêque de Parme commence à douter le la vocation de fondateur de Mgr. Conforti et en écrit à Rome, en recevant une réponse rassurante.

18 janvier 1904 : quatre nouveaux missionnaires partent pour la Chine.

4 mars 1906 : Propagande Fide accorde à l’Institut xavérien le « Decretum laudis » qui le reconnaît comme Institut de droit pontifical.

22 octobre 1904 : en raison de son état de santé très maladif, Mgr. Conforti présente au pape Pie X sa démission de l’archidiocèse de Ravenna. Tout en regrettant, le Pape lui accorde de quitter Ravenna et de revenir à Parme, à son Institut. En espérant d’y finir ses jours, Mgr. Conforti mène une vie simple au milieu des jeunes missionnaires.

24 septembre 1907 : le pape Pie X le nomme évêque auxiliaire de Parme, avec droit de succession.

12 décembre 1907 : l’évêque de Parme, Mgr. Magani, fort avancé en âge, meurt et Mgr. Conforti lui succède. Le diocèse de Parme présente pas mal de problèmes : un territoire très étendu, des vallées jusqu’aux montagnes, avec plus de 300 paroisses, avec certains prêtres qui abandonnent leur ministère, et une forte ignorance religieuse dans la population, influencée par la propagande antireligieuse du socialisme et du matérialisme. Des désordres sociaux éclatent en ville, suite à l’injuste répartition des richesses.

25 mars 1908 : Mgr. Conforti prend possession du diocèse et développe une pastorale missionnaire, en cherchant à évangéliser en profondeur. Même au niveau national, Mgr. Conforti prône pour une formation chrétienne des laïcs. En 1913, il organise un Congrès catéchétique diocésain, suivi d’une semaine catéchétique, la première en Italie. Au courant de ses vint-quatre années d’épiscopat, Mgr. Conforti parcourt les montagnes et les vallées pour rencontrer et former son peuple et encourager les prêtres.

1er mai – 19 juin 1908 : grève de 57 jours des journaliers agricoles, au moment de la récolte, pour revendiquer un juste salaire. Ils ne l’obtiennent pas. Enervés, les patrons chassent ces journaliers et en appellent d’autres venant d’autres provinces. Ces derniers sont attaqués par les grévistes. Mgr. Conforti suit ces événements avec beaucoup de chagrin et adresse des appels aussi bien aux ouvriers qu’aux propriétaires, sans résultat.

4 juillet 1908 : en Chine, à l’âge de 24 ans, meurt le missionnaire p. Vincenzo Dagnino ; l’année suivante, ce sera le tour du p. Corrado Natale, de 23 ans, mort après 40 jours de mission. La douleur de Mgr. Conforti est immense.

21 avril 1912 : Mgr. Conforti consacre dans la Cathédrale de Parme le premier xavérien évêque : Mgr. Luigi Calza, nommé Vicaire apostolique de Cheng-chuw, dans la région du Ho-nan, en Chine. En 1926, à 27 ans, Mgr. Calza sera nommé Préfet apostolique de la mission du Ho-nan occidental, qui comptait une population d’environ 8 millions de personnes.

31 octobre 1916 : par l’impulsion de Mgr. Conforti et du p. Paolo Manna (PIME[3]), nait l’Union Missionnaire du Clergé, qui rapidement se diffusera dans le monde entier. Premier président, Mgr. Conforti s’y consacra avec zèle pendant dix ans (1918-1927).

2 juillet 1921 : Mgr. Conforti écrit pour ses missionnaires la « Lettre Testament », son testament spirituel.

15 aout 1921 : le Fondateur achève la « Lettre Testament » et en fait l’introduction des « Constitutions Xavériennes » qui viennent d’être approuvées définitivement par la Congrégation de la Propagation de la Foi (Propaganda Fide).

8 mai 1926 : Mgr. Conforti écrit à Mgr. Pecorari, sous-secrétaire de Propaganda Fide pour lui demander conseil concernant la fondation d’une branche féminine de l’Institut.

2 juillet 1927 : Ayant reçu une réponse favorable, Mgr. Conforti représente à Propaganda Fide, cette fois-ci officiellement, sa demande pour la fondation de la Congrégation des Missionnaires Xavériennes. Les nombreuses tâches pastorales et les préoccupations pour la situation sociale difficile de l’après-guerre mondiale ne permirent à Mgr. Conforti la réalisation de la nouvelle Congrégation. Sa pensée courait aussi à ses fils en Chine, encore en danger suite à la persécution déclenchée par le régime communiste.

27 septembre 1928 : malgré sa faible santé et l’âge avancé (63 ans), Mgr. Conforti se rend en Chine pour rendre visite à ses missionnaires. Après 35 jours de voyage, il arrive à Shanghai le 26 octobre, accueilli à la gare par Mgr. Luigi Calza. Il monte dans un train chargé de marchandise qui allait à charbon et le 1er novembre il arrive à Cheng-Chow, sali de fumée et fatigué. Ce soir-là même se rendirent à la Cathédrale.

4 décembre 1928 : Après avoir célébré la fête de St. François Xavier, Mgr. Conforti repart pour l’Italie. Il arrive à Parme le 28 décembre, accueilli à la gare par une foule nombreuse. Fatigué mais content, l’évêque entre dans la Cathédrale en chantant le « Te Deum » et raconte les merveilles faites par Dieu en Chine à travers ses fils.

Août 1929 : Mgr. Conforti anime le premier chapitre de son Institut, pendant lequel on apporte de légères modifications aux Constitutions et on approuve le Statut pour les missions en Chine.

1930 : Mgr. Conforti prépare le deuxième Synode diocésain, au cours duquel il adresse au clergé trois exhortations pleines de tendresse paternelle. Il commence en même temps sa cinquième visite pastorale. A cause de sa faible santé, il ne pourra pas se rendre en tous les villages. Son souci, maintes fois répété : « L’instruction religieuse, l’instruction religieuse ! ».

Octobre 1931 : Mgr. Conforti sent sa fin proche et pense à la parole de l’Evangile : « Si ton offrande est sur l’autel, et que tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande… ».  Il avait aimé tout le monde, même les égarés, pour lesquels il avait souffert. Et portant, il y avait un confrère, l’abbé Licinio, qui lui en voulait, ou plutôt qui en voulait à ses proches collaborateurs. Mgr. Conforti, sentant qu’il fallait se réconcilier, se rendit chez lui, dans le village de Scurano, à 5 km de la ville de Parme. Le prêtre l’accueillit avec surprise et cordialité, mais lorsque l’évêque l’invita à abandonner toute rancune envers lui et ses collaborateurs, son visage s’assombrit. L’évêque ne parvenait pas à le convaincre. A un certain moment, l’abbé Licinio jeta son regard sur les pieds gonflés de son évêque, qui lui dit : « Ne voulez-vous absolument pas pardonner à votre évêque… qui n’a plus beaucoup de temps à vivre ? ». L’émotion gagna le cœur du prêtre qui se jeta à son cou.

A la fin d’octobre, Mgr. Conforti se rendit au séminaire diocésain et puis au séminaire de son Institut pour adresser une dernière salutation à tout le monde.

25 octobre 1931 : Le matin Mgr. Conforti se rend à l’Institut pour l’ordination de huit diacres. Pendant la cérémonie, il ne se sent pas bien, mais il ne le laisse pas paraître. Après la Messe, il se fait accompagner à l’évêché. Le médecin, appelé, constate une hémorragie cérébrale, entrainant une paralysie. Les habitants de Parme et de la province suivent avec préoccupation l’évolution de ses conditions de santé.

3 novembre 1931 : Mgr. Conforti reçoit le Viatique, par après il demande d’être revêtu de son habit épiscopal : c’est ainsi qu’il veut accueillir son Roi. Il prie le Vicaire général de lire en son nom le Credo. Une fois la lecture terminée, Mgr. Conforti d’une voix faible mais claire prononce des mots de foi et de pardon. Au courant de l’après-midi, il s’aggrave. On l’entend murmurer : « Je verrai Dieu, mon Sauveur ! ».

5 novembre 1931 : à 13h35, alors qu’une foule est en larmes au portail de l’évêché, Mgr. Conforti expire tout doucement. Les gens disent : « Un saint vient de mourir ! ». En ces jours-là, plus cinquante mille personnes passent en deuil, silencieusement, devant ses dépouilles.

8 novembre 1931, dimanche. Le cercueil de Mgr. Conforti est transporté dans les rues de Parme pendant quatre heures, en triomphe. Il est enseveli à la Cathédrale, d’où, e 1942 ses dépouilles seront transportées à la Chapelle de la Maison mède des Missionnaires Xavériens. En 1956, le card. Roncalli, futur pape Jean XXIII, dira de lui : « Il fut évêque de Parme et missionnaire du monde entier ! ».

17 mars 1996 : le pape Jean Paul II le proclame bienheureux, avec un autre grand fondateur de missionnaires, Mgr. Daniele Comboni.

23 octobre 2011,le pape Benoît XVI canonise Guido Maria Conforti, c’est-à-dire le déclare Saint, exemple à suivre pour toute l’Eglise.

 

 


[1] Village de la province de Parme, où surgit un sanctuaire marial très cher à la population.

 

[2] En réaction au fait que l’Angleterre en 1840 avait déclaré guerre à la Chine, la fameuse « guerre de l’opium ».

[3] Autre Institut missionnaire né en Italie au XIX siècle: Institut Pontifical des Missions Etrangères.

Teresina Caffi

Teresina Caffi, nata a Pradalunga (Bergamo) nel 1950, è entrata fra le Missionarie di Maria, Saveriane, nel 1971 e ha fatto la sua prima professione nel 1974. Nel 1982 è partita per il Burundi. Da lì, nel 1984 è passata nell'allora Zaire (oggi Repubblica Democratica del Congo). Licenziata in Teologia biblica, ha lavorato nell'ambito dell'animazione parrocchiale e dell'insegnamento biblico. In questi anni vive sei mesi l'anno in una comunità nella Repubblica Democratica del Congo.