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Pour témoigner son Amour

Ntadumba Rehema Anne Marie,
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9 Décembre 2018

Dans la solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie, le 8 décembre 2018, à la paroisse de Panzi, à la périphérie de Bukavu, Ntadumba Rehema Anne Marie, jeune fille congolaise, a fait ses premiers vœux comme missionnaire de Marie Xavérienne. Voici son témoignage.

 

Je sCongoRehema1.JPGuis Ntadumba Rehema Anne-Marie, troisième de dix enfants - cinq filles et cinq garçons - de Ntadumba Rushigwa Déogratias et de Namwezi Marie-Claire M’Mirindi, de Murhesa, au Sud-Kivu, en République démocratique du Congo. A ma naissance le pays se trouvait dans une situation critique au niveau politique, social et économique. La maladie qui frappait en continuation ma famille l’avait poussée à déménager et voilà que dans ce nouveau lieu un enfant nait sans causer ni souffrances ni d’autres dépenses : c’était le signe que la miséricorde de Dieu, d’où le nom de « Rehema » qui m’a été donné et qui en langue swahili signifie « miséricorde ».

Depuis le jour où j’ai connu cette histoire, la façon dont mes parents m’ont accueillie, je me suis sentie comme la personne ayant reçu plus d’amour et invitée à me mettre au service du Seigneur pour partager cet amour avec ceux qui ne l’ont jamais reçu ou ceux qui l’ont reçu mal ou à moitié.

J’ai pensé d’abord au mariage en demandant au Seigneur la grâce de trouver un mari avec lequel vivre comme vivaient mes parents. Cependant j’entendais une autre voix qui m’appelait à rendre grâce à Dieu pour tout ce que je continuais à recevoir de lui par un autre chemin.  J’ai parlé avec mon papa et lui, après un temps, me changea d’école pour que je sois proche de la paroisse et que je puisse participer au groupe des vocations, pour reconnaitre ma vocation et faire connaissance de plusieurs congrégations.

Avec une lettre de la communauté de base, début 2000 je suis entrée dans le groupe vocationnel et j’ai commencé à fréquenter les Sœurs de ma paroisse, mais je ne suis pas retrouvée dans leur charisme. Aidée par ma maman, j’ai fait une petite expérience chez des sœurs moniales qui m’attiraient, mais le silence et la stabilité de leur manière de vivre m’ont fait fuir. Grâce à l’aumônier des vocations de ma paroisse, en août 2011 j’ai rencontré les missionnaires Xavériennes et j’ai découvert que leur vie venait à la rencontre de mon désir. Après un temps d’orientation vocationnelle, le 4 mai 2013 je suis entrée au postulat et le 1 juillet 2016 au noviciat jusqu’aux premiers vœux, aujourd’hui 8 décembre 2018, en la fête de l’Immaculée Conception.CongoREHEMA2.jpeg

Arrivée chez les Xavériennes, j’ai été attirée par l’accueil, la disponibilité et la simplicité des sœurs. Pendant le temps de formation, j’ai été fort touchée par la toute-puissance Miséricordieuse de Dieu, l’esprit de famille dans la foi et le don total de soi à Dieu qui sont soulignés dans le charisme de cette famille. L’Esprit de miséricorde me permet de reconnaitre ma fragilité devant Dieu qui, sans regarder ma misère, veut que moi aussi je sois une de ses collaborateurs, et devant les autres, qui m’acceptent avec amour et joie. L’Esprit de famille me donne la grâce de me sentir heureuse par l’accueil, l’acceptation, le pardon, l’amour et la prière que je reçois de celles avec qui je vis et que moi aussi je peux offrir. La vie en commun me fait gouter l’amour de Dieu par le don de chacune et sa participation à ma croissance dans la suite de Jésus et le partage de la même Foi.

Cette vocation a grandi petit à petit par la formation, l’expérience de vie des sœurs rencontrées et l’amour de Dieu que j’ai nourri avec les indications reçues de ma formatrice, à l’aide de mes amies de promotion et de l’apostolat : le stage au centre Eka’bana et chez les vieux, la catéchèse, l’enfance missionnaire, l’école des devoirs.

Ma vocation est soutenue par la grâce et l’amour de Dieu qui m’accompagnent chaque jour ; la prière, surtout la méditation de la parole de Dieu. J’ai été touchée en particulier par le récit du jeune homme riche dans Mt 19,16-22 et par la phrase de Lc 9,25 : « Que sert à l’homme de gagner l’univers entière s’il perd et ruine son âme ? ». L’adoration et l’Eucharistie me font sentir la grandeur de l’amour de Dieu. J’ai trouvé la liberté comme capacité faire place à l’autre, l’écouter et le comprendre dans la joie et la volonté de faire ensemble ce qui est mieux ; et comme union entre nous et nos familles : quand il y a un problème dans ma famille naturelle chaque membre de ma famille missionnaire y participe.  

Dans mon parcours je me suis heurtée à des difficultés, mais la grâce de Dieu est venue à mon secours dans la prière et l’aide de personnes deREHEMA ter.jpeg ma famille xavérienne et naturelle. Je ne cesserai jamais de remercier le Seigneur. Lorsqu’on le remercie, il augmente encore ses dons pour nous, en allant même au-delà de nos besoins et de nos mérites, comme ce fut le cas du lépreux après la guérison dans Lc 17,16-19. C’est ainsi qu’à la place de rendre grâce au Seigneur je dis maintenant que je veux être témoin de son amour, selon 1Jn 3,1 « Voyez quel grand amour le Père nous a donné… »

Je fais ma profession avec une joie profonde et la reconnaissance envers Dieu qui a permis que se réalise ce que je désirais pendant longtemps et qui a accepté que je lui appartienne. En ces jours je sens maintenant que je suis tombée amoureuse de Jésus et je suis étonnée de voir que c’est en ce moment que je sens le coup de foudre de son amour en moi. Les pensées qui reviennent sont toutes des émerveillements : maintenant, Dieu, je serai à Toi pour toujours comme un instrument dans Tes mains ; Ta grâce m’accompagnera pour que je sois une religieuse missionnaire selon Ton Cœur ; je désire puiser à Toi la fidélité afin de ne pas perdre le don total de ce jour. La vocation missionnaire est l’amour de Dieu qui, dans sa bonté et sa miséricorde, met cet amour dans le cœur d’une personne pour qu’elle le témoigne devant son peuple assoiffé de cet amour.

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