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Pour devenir JÉSUS…

Simonetta Caboni mmx
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6 Juillet 2018

Simonetta Caboni est une jeune fille de Macomer, Italie. Il y a cinq ans, en laissant tout, elle a choisi de se donner à l’annonce de l’Evangile dans la famille des missionnaires de Marie. Elle a passé quatre ans de formation à Bukavu, au Sud-Kivu, et c’est à Bukavu, dans la paroisse de Bagira, qu’elle a émis ses premiers vœux le 2 juillet 2018.

Elle nous partage ici son témoignage.

«Quand une âme dit “OUI” à la volonté de Dieu, la grâce éclate », écrivait la Mère Celestina Bottego en 1957. Ces mots maternels résonnent en moi comme la promesse que Dieu est en train de réaliser avec moi dans la famille Xavérienne. Le 2 juillet j’ai dit mon “OUI” au Seigneur et j’ai fait vœu de chasteté, pauvreté et obéissance pour suivre Jésus et afin que son Evangile soit annoncé à ceux qui ne le connaissent pas encore. Dans mon cœur dansent la joie de la reconnaissance et la confiance d’être dans les bras d’un Dieu fidèle, d’un Père riche en Miséricorde.

La reconnaissance au Seigneur qui est venu jusqu’à moi et qui, par la foi, m’a appelée pour n’être qu’à Lui. La reconnaissance envers mes parents qui m’ont donné la vie et qui ont pris soin de moi avec amour. La reconnaissance envers ma nouvelle famille des Missionnaires de Marie - Xavériennes qui m’ont écoutée et accueillie, qui m’ont aidée à découvrir la Miséricorde de Dieu et à grandir dans l’amour pour Jésus et l’humanité. La reconnaissance envers ma communauté du noviciat avec qui, pas après pas, nous avons bâti une famille nouvelle en partageant la joie et les difficultés. La reconnaissance au Congo qui m’a aidée à sortir de moi pour plonger dans le Christ.

En janvier 2014, lors de mes premiers pas avec les Xavériennes, un désir habitait mon cœur : porter Jésus, comme Marie, auprès de ceux qui ne le connaissent pas encore. Je sentais que le Seigneur et sa Parole étaient le trésor le plus précieux que j’avais reçu et que je ne pouvais pas garder uniquement pour moi. Je sentais que je devais le porter au monde, même si cela me demandait de quitter ma famille, mon travail et mon pays. Cela fut ainsi que, comme quand on ose un saut du tremplin, je suis partie et, pas après pas, ce Jésus que je voulais faire naitre prenait chair en moi. Chaque jour, Lui attendait mon “oui” libre et total à sa volonté, et la grâce faisait des merveilles.

Jésus naissait en moi et me bâtissait une nouvelle famille, ma communauté où des jeunes des quatre coins du monde vivent unies pour la mission. Cette famille me montrait toujours davantage que Dieu est Miséricorde et, plus je ressentais ma faiblesse et ma petitesse, plus je semblais sentir l’appel à devenir un instrument de Sa miséricorde. Jésus naissait en moi quand, le long des routes de Bukavu, beaucoup de gens dessinaient pour moi la Parole de Dieu.

Congo6L’émerveillement jaillissait en mon cœur : moi qui était partie avec ma Bible pour la porter au monde, j’en recevais des pages vivantes. Baba Kasangandjo, qui m’invite à « Ne pas avoir peur », faisait résonner en moi la voix de Jésus qui s’adresse aux siens pendant la tempête. Mama Salome, qui parcourt la colline pour nous offrir des légumes et le café, est l’image de la veuve qui a tout donné par amour. Les enfants qui courent vers les prêtres pour recevoir la bénédiction et qui me demandent de jouer et parler avec eux, moi qui suis encore en train d’étudier la langue locale, sont les petits à qui est destiné le Royaume. Les mamans avec qui je fais la lessive sont comme les Lydies qui demandent à Paul de leur rendre encore visite.

Chaque jour j’écrivais mon petit "oui" et la grâce était avec moi pour me faire chercher, voir et aimer Jésus en tout et en tous. Ces trois lettres, "oui", me demandaient de renoncer à moi-même, à mes rythmes, à ce que je connaissais déjà et à mes préférences pour être comme ce grain de blé qui meurt pour porter beaucoup de fruit.

« Notre "oui" doit devenir Jésus » continue à écrire Mère Celestina dans son journal de 1957. Et le Père Giacomo Spagnolo semble lui faire écho avec cette pensée : « Si nous devons être des apôtres de l’Evangile, nous devons comprendre, vivre, copier Jésus ».

Je fais mémoire de la Parole de Dieu qui m’a conduite tout au long de mon cheminement et je sens que Jésus, le Crucifix, est la Parole que Dieu a été pour moi. C’est ainsi que, comme les femmes africaines qui lient leurs enfants au dos avant de prendre la route, moi aussi je me serre à Lui dans la confiance, pour être sa résonnance dans le monde, en suivant l’exemple de Marie qui court vers Elisabeth en parcourant les montées de nos vies pour devenir Jésus !