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Quand le “Notre Père” rencontre la vie.

Teresina Caffi et Rina Mondin mmx
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18 Avril 2018

Du Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo. Nous avons médité ensemble le « Notre Père », à l’aide de quelques phrases du p. Giacomo Spagnolo, fondateur de notre Famille missionnaire, les Missionnaires de Marie, ainsi que de la branche laïque.

C’était justement eux, les Laïcs des Missionnaires de Marie, hommes et femmes, qui sont conflués de différentes localités à Uvira, dimanche le 18 mars, pour une journée de récollection.

Après le commentaire proposé, quelques-unes des personnes présentes sont intervenues pour communiquer comment ce texte et les phrases proposées du p. Giacomo résonnaient dans leur expérience. A ce moment-là, c’est nous qui avons appris, en écoutant des témoignages de vies qui cherchent à se laisser illuminer par l’Evangile. “Il nous faut vraiment ressentir beaucoup de reconnaissance envers Sa divine majesté et toute-puissance…” (p. Giacomo).

Un homme nous dit qu’il a travaillé pendant des années gratuitement dans le bureau paroissial, en vivant du travail champêtre qu’il faisait dans son temps libre. A un certain moment il voulait quitter cette tâche au bureau. Mais des amis lui disaient : « Le Seigneur va te frapper ! ». L’homme a prié et est parvenu à quitter le bureau en paix, sans conflits, tout en continuant son service de catéchiste. Il a été ensuite appelé à travailler dans une usine. En marchant sur le toit, à des dizaines de mètres du sol, une tôle s’est cassée sous ses pieds. Il pouvait s’écraser au sol, mais en écartant les bras il a saisi des planches à côté. Il était là, suspendu, et les forces progressivement lui faisaient défaut. Il criait et des ouvriers, non sans peine, sont arrivés jusqu’à lui et l’ont récupéré. Quand il était à l’hôpital, avec des blessures à la poitrine et aux bras, les amis lui ont encore dit : « As-tu vu… ? Si tu as une vache ou une chèvre, offre-la ! ». L’homme est resté inébranlable dans sa foi et a commenté : « Ils auraient plutôt pu venir me rendre visite avec un petite aide… ».

“Ne prétendons pas du Seigneur des signes plus grands que ceux qu’il nous a donnés… Les chrétiens ont compris Dieu et n’ont pas besoin d’autres signes pour croire en Lui et se confier éperdument à Lui ».

“Un jour – raconte un homme – il était déjà 20 heures et à la maison nous n’avions pas encore mangé en ce jour-là : nous n’avions pas de nourriture. Je me demandais comment cette journée-là se serait conclue, quand une femme du quartier a frappé à notre porte : elle venait rendre 20 dollars que nous lui avions prêtés ».

Une maman, veuve, raconte combien de fois elle ne sait pas comment s’y prendre pour nourrir et faire étudier ses enfants ; puis, comme par miracle, les enfants mangent et vont à l’école…

“Que notre vie sur terre soit vraiment une anticipation de la vie céleste”.

Un homme dit ressentir en cette phrase l’invitation à éliminer de sa vie ce qui ne peut pas trouver de la place au Ciel. « Je suis un homme facile à la colère – avoue-t-il – et alors j’agresse les autres par des mots durs. Vendredi, avant de participer au Chemin de la Croix, j’ai demandé pardon à une personne contre laquelle je m’étais fâché. Elle m’a regardé avec étonnement...”.

“Nous ne pouvons pas nous en passer de la miséricorde, il nous faut donc avoir de la miséricorde ».

A ce propos, un autre homme a raconté comment sa femme, en allant cultiver les champs dans un village assez éloigné, avait trouvé un enfant, dont elle était la marraine de baptême, malade. Elle l’avait pris et amené avec elle à la maison, pour le faire soigner. « Je l’ai appelée dehors et j’ai commencé à la gronder pour avoir agi ainsi, sans même me consulter », reconnait l’homme, d’autant plus que leur belle-fille en ces jours-là avait accouché….

Une femme a partagé un grave événement vécu en famille. Ils avaient reçu la nouvelle que leur fils, qui se trouvait dans une ville à plus d’une journée de voyage, en peu de jours s’était gonflé et était mort. Entretemps, ils avaient reçu des messages téléphoniques qui se réjouissaient de cette mort, due probablement au poison. Les familiers de la femme lui disaient : « Nous n’avons même pas besoin d’un avocat ! Allons-là bas, montrons les messages à la police et faisons emprisonner ces assassins ! ». La femme a convaincu la famille à pardonner et à prier pour ces personnes.

Une autre femme a raconté que, peu après la mort de son mari, une femme de la famille du mari était aussi morte. Les familiers du mari ont commencé à l’accuser de sorcellerie, en disant que c’était bien elle qui avait tué son mari et même la femme. Ceux-là ont été, pour cette veuve, des moments très durs. Même les enfants de la famille du mari l’insultaient. Elle est restée solide dans sa foi et a prié pour ses calomniateurs. Un peu de temps après, la famille de son feu mari lui a demandé pardon, et un garçon de cette famille est allé vers elle en marchant sur ses genoux pour demander son pardon, qu’elle avait déjà accordé.

Nous devons aussi trouver du temps pour le silence et le partage s’interrompt. Nous nous promenons dans l’espace vert, en continuant à penser au « Notre Père ». L’homme qui a risqué de tomber du toit m’approche et dit : « Nos ancêtres connaissaient l’existence de Dieu et honoraient ses intermédiaires. Chaque tribu avait de différents intermédiaires auxquels s’adresser. Maintenant, Jésus nous a réunis dans une seule famille, où tous ensemble nous disons « Notre Père ! ».