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Lina Perrini, missionnaire dans la joie jusqu’au bout

Teresina Caffi
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29 Décembre 2017

Jeudi soir, le 28 décembre 2017, dans notre Maison-mère de Parma, en Italie, après une brève maladie, notre sœur Lina Perrini, missionnaire xavérienne, a conclu sa vie ici sur terre.

 Lina avait 91 ans. Dès son jeune âge, dans sa paroisse, Locorotondo, en province de Bari, elle était une fervente animatrice missionnaire et promouvait, avec tant d’autres jeunes, beaucoup d’initiatives d’appui aux missionnaires et à leur œuvre.

En 1958, à 32 ans, bien que ses parents au début n’étaient pas d’accord, elle entra parmi les Missionnaires de Marie, Xavériennes.

« Nous étions très pauvres – racontait Lina -, mais nous nous sentions riches du fait d’avoir avec nous nos Fondateurs, le p. Giacomo Spagnolo et la mère Celestina Bottego, qui vivaient pour nous, avec nous, comme dans une famille : les mêmes prières, la même nourriture, le même réfectoire. Nous étions leurs filles. C’était très beau… »

En 1966, Lina rentra en famille et pendant six ans, étant l’unique fille, elle assista son père malade. Entretemps, elle poursuivit ses études. Rentrée en communauté, l’année suivante, après l’étude du français, avec grande joie  Lina partit pour le Congo,:

« Je suis arrivée au Congo le 22 août 1973, fête de la Vierge Marie Reine. A elle, Reine des missions, j’ai demandé de continuer à remplir ma vie de son Amour, d’être mon modèle dans son ‘oui’ continu, joyeux, total à la volonté du Seigneur et de me conduire avec amour maternel sur les nouvelles routes dont son Fils me faisait cadeau. Pleine de reconnaissance, j’ai chanté le Magnificat ce soir-là avec les sœurs de ma nouvelle communauté. J’étais en mission et pour moi c’était le don le plus grand. »

Pendant treize ans, Lina travailla à Kiliba, dans le diocèse d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu. Elle s’occupait de la promotion de la femme, en accompagnant la formation des filles et des femmes dans le “foyer social”.

 « C’était vrai, je ne rêvais pas… les mamans venaient avec leurs enfants les plus petits, les jeunes filles arrivaient avec leur joie de vivre… Chacune cherchait à faire de son mieux… Je désirais donner, partager mon expérience, aimer sans mesure. »

En 1986, Lina fut nommée Préfet de l’Ecole professionnelle Yano, à Kamituga, toujours dans le diocèse d’Uvira. Elle y resta environ dix ans, engagée dans la formation technique, humaine et chrétienne de tant de filles.

 “Yano est un mot qui dans la tribu Lega indique les rites d’initiation à la vie des filles. En partant du sens profond du mot et en continuant le cheminement formatif déjà entamé, avec une équipe de douze professeurs on cherchait à préparer à la vie les garçons et les filles qui s’inscrivaient à notre école, environ deux cent par an. »

Les gens de sa famille et de son village la soutenaient dans son service missionnaire. Avec l’arrivée de la guerre, en 1996, les gens fuyaient et Lina, avec ses consœurs, rentra en Italie. L’année suivante elle rentra à Kamituga, où elle poursuivit son travail pendant un an. Le 2 août 1998, fut déclenchée une autre guerre, qui obligea les sœurs à quitter Kamituga. Lina fut destinée à la communauté de Mbobero, près de Bukavu, où elle resta deux ans, toujours engagée dans la promotion de la femme.

A partir de l’an 2000, Lina fit partie de la communauté de la Délégation, à Bukavu. Elle s’approchait des 80 ans, les forces étaient réduites, mais elle continua son engagement apostolique en suivant la scolarisation des enfants pauvres, à l’aide de maman Isabelle. En même temps, elle était pour toutes, en particulier pour les jeunes filles de la Maison de formation tout proche, une présence maternelle et encourageante.

Le 21 juillet 2010, Lina rentra définitivement en Italie, avec le désir de dépenser ses dernières années dans le groupe contemplatif des missionnaires de Marie, à la Maison mère.

« Vous savez – écrivit-elle peu de semaines avant son départ aux sœurs de la Direction générale – que pour moi vivre et mourir en mission a été toujours mon rêve et le cadeau le plus grand que le Seigneur puisse me faire. Maintenant je sens que je dois faire miens les intentions et les buts que le p. Spagnolo nous indiquait… concernant l’adoration eucharistique, en particulier pour les vocations, l’efficacité de l’apostolat, la persévérance dans la vocation… Je sens que c’est justement en tout laissant que je pourrai donner le Tout et tout ce qui me reste à eux, à toute la Congrégation, à toutes les missions… »

Pendant les sept années vécues à la Maison mère, Lina a témoigné à tout le monde la joie, l’enthousiasme de la vocation missionnaire.

« Réaliser la vocation religieuse dans une congrégation exclusivement missionnaire, cela a été l’un des plus grands cadeaux de ma vie »

Lina a participé jusqu’à la fin à la vie ordinaire de la communauté. Elle a gardé un vif contact en particulier avec les jeunes filles en formation, non seulement au Congo, mais aussi dans d’autres pays, et non seulement de notre famille, mais aussi d’autres Congrégation, comme les Piccole Figlie de Parma. Elle continuait à accompagner avec affection même des jeunes filles qui par après avaient fait un choix différent.

« Avec ma fantaisie et imagination, je chercherai à accompagner même les “petites” des autres délégations et je chercherai à élargir le cercle jusqu’où le Seigneur me donnera d’arriver à l’aide de son Esprit. »

Lina a beaucoup aimé sa famille d’origine et les gens de son village de Locorotondo, qui l’appelaient avec affection et estime “notre Mère Thérèse”. Elle préparait des simples objets décoratifs, qu’elle envoyait à Locorotondo pour une vente pour les missions. Elle les envoyait aussi en mission pour les sœurs, à l’occasion du départ des sœurs.

Lina nous a laissé le témoignage de joie dans sa vocation, joie dans la rencontre avec les gens, confiance dans les jeunes, auxquels elle témoignait la beauté de sa vocation. Tout cela elle le nourrissait de sa foi e de sa prière. Quand, peu de jours avant Noël, elle a ressenti que son état de santé allait s’empirant, elle a dit : « Si le Seigneur m’appelle passer Noel chez lui, c’est un cadeau ; s’il me laisse encore ici, c’est aussi un cadeau ».

Auprès du Seigneur, nous sommes sûres qu’elle continue à prier en particulier pour les jeunes, pour qu’il découvrent la beauté d’une vie totalement donnée au Seigneur et qu’ils aient le courage de la choisir.